Les différents pollens
Les pollens sont les éléments de la reproduction des végétaux, libérés à maturité et transportés soit par le vent (espèces anémophiles), soit par les insectes (espèces entomophiles) sur les plantes, pour assurer la fécondation.
Le Réseau national d’aérobiologie établit un compte hebdomadaire des pollens recueillis dans l’air au niveau de capteurs situés dans différentes régions de France. Il permet de consulter, avec une semaine de décalage, le calendrier pollinique selon la région, et ainsi d’adapter au mieux les traitements préventifs.
Selon les périodes de floraison qui déterminent la pollinisation, on distingue les pollinoses précoces, la grande saison pollinique due aux graminées, et les pollinoses tardives, dues principalement aux herbacées. Avec l’évolution des cultures, l’introduction par des ingénieurs paysagistes de la manipulation des végétaux avec création d’hybrides pouvant s’acclimater partout, les pollens responsables de maladie se modifient avec le temps.
Chaque région a ses spécificités au niveau du calendrier pollinique. Pour établir le diagnostic, l’interrogatoire avec le médecin est primordial. Les végétaux sont présentés par familles botaniques et dans la plupart des cas, on retrouve une capacité commune à provoquer des allergies chez les membres de ces différentes familles botaniques.
Les pollens les plus précoces
Ils apparaissent de janvier à mai, suivant les régions envisagées. Ils sont plus précoces dans le midi qu’à Lyon, à Paris et même que dans l’ouest de la France au climat tempéré, et plus encore qu’à Strasbourg et dans les stations d’altitude, où le calendrier pollinique est plus court du fait d’un cycle floral accéléré. Ce sont les pollens des arbres.
Les bétulacées (bouleau, charme, noisetier, aulne). On les trouve au nord de la Loire et surtout dans l’est. Leur chef de file est le bouleau. Il est aujourd’hui présent dans toute la France du fait de sa croissance rapide et de son élégance. Le charme et le noisetier pollinisent souvent le plus tôt avec l’aulne.
Les fagacées (hêtre, chêne et le châtaignier). Dans les mêmes régions que les bétulacées, on les retrouve dans les forêts de feuillus.
Les cupressacées (cyprès, genévrier, oxycèdre ou cade). Présentes dans le midi plus particulièrement, notamment le cyprès avec une croissance très importante des maladies cliniques, d’asthme, devenant un véritable problème de santé publique en Provence et en région Midi-Pyrénées. Ceci est dû à l’augmentation des haies de cyprès, dont les espèces plantées actuellement fabriquent beaucoup de pollen, et évoluent de décembre à mars et avril.
Les oléacées (olivier, frêne, forsythia, lilas, troène), sont des plantes ligneuses dont l’implantation est variable selon les espèces. Certaines sont uniquement méditerranéennes, comme les oliviers cultivés mais également présents dans les garrigues et les sous-bois. Dans toute la France on retrouve le frêne, de plus en plus souvent responsable d’allergies car son pollen est transporté par le vent (anémophile), comme les lilas, les forsythias et les troènes mais dans un rayon très réduit.
Les platanacées (platane, sycomore). Le platane, très fréquent auparavant dans toute la France sur les bords des routes et les places de villages, tend à disparaître et son influence dans la pollinose régresse. Il pollinise de fin mars à fin avril dans le midi et de mi-avril à début mai à Paris. Le pollen est souvent confondu avec les graines du fruit du platane, petite boule brunâtre pendant au niveau des branches et qui se désagrège au début du printemps, avant la floraison, en libérant des petites graines munies d’un appendice cotonneux très irritant mais non allergisant.
Les salicacées (saule, peuplier) se trouvent surtout dans les lieux humides où on les utilise pour retenir la terre des berges, mais également en oseraies. Leur importance clinique semble faible, bien qu’ils libèrent durant la période des graminées, des appendices cotonneux transportés par le vent.
Les tiliacées (tilleul) peuvent avoir une pollinisation prédominante par les insectes dans une aire réduite. Ils sont cependant capables d’inonder l’air d’un très grand nombre de pollens début juin en Provence et fin juin début juillet dans le reste de la France, pouvant donner des allergies limitées au voisinage.
Les ulmacées (orme, micocoulier). Les ormes ou ormeaux de nos villages disparaissent de notre environnement car ils subissent les attaques d’un champignon microscopique (maladie cryptogamique). En Provence, ils sont de plus en plus remplacés par les micocouliers, plus résistants.
D’autres espèces d’arbres, fréquentes dans certaines de nos régions, ne donnent pas d’allergies fréquentes du fait de leur mode de pollinisation ou de la configuration physico-chimique de leur pollen.
Selon les périodes de floraison qui déterminent la pollinisation, on distingue les pollinoses précoces, et les pollinoses tardives, dues principalement aux herbacées. Chaque région a ses spécificités au niveau du calendrier pollinique. Pour établir le diagnostic, l’interrogatoire avec le médecin est primordial. Les végétaux sont présentés par familles botaniques dont beaucoup ont une capacité commune à provoquer des allergies chez les membres de ces différentes familles botaniques.
Des buxacées comme le buis, pollinisent de la deuxième moitié de mars à mi-avril. Il est très répandu dans les jardins et les terrains caillouteux et secs. Des caprifoliacées, tel que le sureau, sont retrouvées dans les recensements atmosphériques. Certaines abiétacées (sapin, épicéa et pin), pollinisent avec grande abondance. Ils sont responsables des « pluies de soufre » du printemps, recouvrant les voitures d’une poussière jaune. Ils ont en France très peu d’importance allergique.
Des hippocastanacées, comme le marronnier qui, introduit en Europe au XVIe siècle et présent dans toute la France, a son pollen essentiellement dispersé par les insectes (entomophile), ce qui ne le rend qu’occasionnellement allergisant.
Des juglandacées, comme le noyer qui provoque peu d’allergies du fait de sa floraison courte en avril sur une quinzaine de jours, même s’il peut donner des tests cutanés positifs.
Des légumineuses, le robinier ou faux-acacia, dénommé habituellement acacia, avec des inflorescences parfumées, fleurissant en mai mais libérant peu de pollen car essentiellement transporté par les insectes (c’est un arbre entomophile). Il donne quelques rares allergies de voisinage. Le vrai acacia, que nous connaissons sous le nom de mimosa, surtout dans le midi, fleurit en février et ne donne également que des allergies de voisinage.
Des moracées, comme le mûrier sont présents dans la moitié sud de la France, notamment en vallée du Rhône et Provence. Il est cultivé pour l’élevage des vers à soie, comme le mûrier du Japon, planté pour son ombrage dans les endroits secs et qui libère des quantités considérables de pollens, pouvant donner des réactions allergiques intenses.
Des tests et examens permettent de préciser les facteurs d’apparition des pollinoses.
Un asthme pollinique peut apparaître au cours de la saison, en soirée ou en nuit, après le contact pollinique souvent plus intense que de coutume. Il dépend de divers facteurs aussi bien personnels (jeune âge, réactivité particulière des bronches de certains patients), mais également environnementaux en fonction de la densité de pollens respirés et des caractéristiques de ces derniers. Certains pollens donnent en effet plus facilement de l’asthme que d’autres (cyprès, ambroisie, pariétaire, etc.)
Le diagnostic, orienté par l’interrogatoire, est confirmé par les « prick-tests » cutanés, qui consistent à appliquer sur la peau, le plus souvent sur la face externe du bras, les extraits de pollens que l’on a définis en fonction de la saison des symptômes et de l’environnement. On pique à travers la goutte d’extrait de pollen avec une petite pointe calibrée, pour faire pénétrer l’allergène dans le derme. En 10 à 20 minutes apparaît en cas de réaction allergique positive, une papule entourée d’une zone rouge, qui démange. Le résultat est comparé alors aux tests témoins. On dispose de plus du solvant pour le témoin négatif, avec l’histamine, et/ou du phosphate de codéine pour témoin positif.
Ces tests ont une grande sensibilité et une grande spécificité et suffisent dans la majorité des cas pour faire le diagnostic. Dans de rares cas, on peut avoir recours à des examens biologiques, en dosant le taux d’immunoglobulines E spécifique du pollen suspecté, qui témoigne de la sensibilisation au pollen.
Pour affirmer le diagnostic, il est nécessaire d’en établir la pertinence par la confrontation des symptômes observés avec le contact probable avec le pollen, ce qui permettra d’envisager le traitement préventif à effectuer de manière raisonnée.