Elle vous a dit : « pas ce soir, j’ai la migraine ». Elle fait (peut-être…) partie des 10 à 12% de la population qui en France, souffrent de cette affection. Soit environ sept à huit millions de personnes. Certaines d’entre elles enchaînent crise sur crise, leur vie devient un véritable cauchemar. Il existe pourtant aujourd’hui des traitements très efficaces qui soulagent la majorité des malades ce qui améliore leur qualité de vie et santé au quotidien.
La migraine : un mal de tête très particulier
La migraine n’est pas un mal de tête ordinaire, elle correspond à une définition, des mécanismes et des symptômes très précis. Il ne suffit pas d’avoir mal à la tête pour être migraineux. Pour les médecins, la maladie de la migraine répond à une définition très précise.
Qu’est-ce que la migraine ?
Pour la plupart d’entre nous, la migraine correspond à un mal de tête. Certes, mais il est très particulier. Les médecins n’évoquent en effet ce diagnostic que lorsqu’au moins deux critères parmi les suivants (ils ont été établis par la Société Internationale des Céphalées) se trouvent réunis :
- le mal de tête survient par crises qui durent de 4 à 72 heures ,
- il ne touche qu’un seul côté de la tête ,
- bat au rythme du coeur,
- s’aggrave lors d’un effort physique,
- est suffisamment sévère pour constituer une gêne dans la vie quotidienne . De plus, la crise s’accompagne de nausées et/ou de vomissements et/ou d’une sensibilité accrue à la lumière et au bruit . Enfin, le médecin ne constate aucun signe anormal lors de l’examen clinique.
Quelle est l’origine de la crise de migraine ?
La migraine est comparable à un « orage » qui naît dans le tronc cérébral et met en jeu le nerf trijumeau, qui innerve le visage. La stimulation de ce nerf lors de la crise migraineuse déclenche la libération de substances chimiques qui vont provoquer une dilatation et une inflammation de la paroi des vaisseaux méningés. Cela génère un message douloureux véhiculé par le trijumeau vers le système nerveux central.
Certains facteurs favorisent-ils les crises ?
La plupart des migraineux ont identifié un ou plusieurs facteurs susceptibles de favoriser la survenue d’une crise de migraine mais attention : ils n’en représentent pas la cause. Tel facteur qui déclenche une crise chez l’un sera sans effet chez l’autre. Pire : il peut changer d’une crise à l’autre. Voici les principaux :
- Certains aliments : alcool (vin blanc…), chocolat, fromages (notamment les fromages bleus de type roquefort) ;
- La fatigue et le manque de sommeil ;
- Le stress, le surmenage, l’énervement, les modifications du rythme de vie ;
- Le rôle des hormones est indéniable chez les femmes. 10 à 20% des migraineuses voient débuter leurs crises à la puberté, d’autres en souffrent pendant les cycles menstruels (environ 5 à 10% uniquement pendant les règles). Les crises sont moins fréquentes pendant la grossesse, elles s’atténuent chez certaines à la ménopause.
La migraine est-elle héréditaire ?
Les médecins ont constaté depuis longtemps que la migraine était plus fréquente dans certaines familles. Selon les études, la fréquence de ces formes « familiales » varie entre 34 et 90% ! Des travaux récents accréditent cette hypothèse : il existe effectivement une susceptibilité génétique à la migraine, mais les gènes en cause n’ont pas encore été mis en évidence, sauf toutefois dans une forme rare de migraine : la migraine hémiplégique familiale. Des gènes ont été identifiés, l’un d’eux se trouve sur le chromosome 19, un autre sur le chromosome 1, d’autres restent à découvrir et on ignore encore si ces gènes sont également impliqués dans la migraine commune.
A terme, ces recherches devraient permettre de mieux comprendre les mécanismes de la maladie de la migraine et partant de là, de mieux traiter les crises.