Les médicaments pris par une femme enceinte peuvent franchir la barrière placentaire et arriver dans le corps du foetus. En fonction de son degré de développement, les effets de ces produits seront plus ou moins toxiques. Cela dépend aussi, bien sûr, de la nature du médicament. Lorsque le foetus a moins de quinze jours, il peut mourir, Ou, aussi bien, rester totalement indemne. Après cette période, les risques de malformations concernent les organes qui sont en train de se former.
Tous les médicaments ne sont pas toxiques pour le foetus : il est parfois difficile de savoir, malgré les études animales, si un médicament est nuisible. On n’en est certain qu’à partir du moment où, malheureusement, il a déjà entraîné plusieurs accidents.
Et si vous ne connaissiez pas encore votre état de grossesse au moment où vous en prenez un ? C’est essentiellement dans ce cas que peuvent survenir des accidents. Voici une liste (naturellement non exhaustive !) des médicaments susceptibles de se révéler dangereux.
BON À SAVOIR
L’aspirine n’entraîne pas de malformation, mais si elle est prise en fin de grossesse, elle peut favoriser des saignements graves. Il faut donc éviter de l’utiliser.
LES MÉDICAMENTS ANTITUMORAUX
Ils sont, en effet, très toxiques pour le foetus si vous êtes enceinte. C’est pourquoi on propose une contraception aux femmes qui seront soumises a une chimiothérapie anticancéreuse. Par ailleurs, les femmes qui ont été soignées par ce moyen et qui désirent un bébé peuvent tout à fait réaliser ce voeu, si le traitement est arrête. Cependant, la chimiothérapie ayant pu entraîner des anomalies chromosomiques, on proposera une amniocentèse précoce à la mère pour vérifier l’absence de maladie chromosomique chez son enfant.
LES ANTIBIOTIQUES
Certains antibiotiques ont été à l’origine d’anomalies fréquentes chez l’enfant, lorsque la mère les utilisait. Ainsi, la tétracycline colore les dents en jaune et la streptomycine est toxique pour les oreilles.
À côté de ces effets bien établis, l’on soupçonne de nombreux autres antibiotiques d’entraîner des malformations congénitales (comme le Flagyl) ou des maladies sévères à la naissance de l’enfant (comme la Bactrim ou le Chloramphenicol).
Cependant nombre d’autres antibiotiques ne sont pas contre-indiqués pendant la grossesse, ce qui permet de traiter les éventuels ennuis infectieux de la mère. Ainsi, les pénicillines et apparentes, les macrolides (A l’instar de la Rovamycine ou de l’Erythromycine), et certains antituberculeux (comme l’Isoniazide) n’ont pas d’effet toxique sur le foetus.
LES HORMONES
L’exemple le plus frappant est celui du Distilbene qui, lorsqu’il était pris pendant la grossesse, induisait chez les filles de nombreux cancers du vagin plusieurs années après leur naissance.
En ce qui concerne les contraceptifs oraux pris par erreur en début de grossesse, il semble qu’ils ne soient pas a l’origine de malformations du foetus.
LES MÉDICAMENTS DU SYSTÈME NERVEUX
Parmi les médicaments anticonvulsivants, les plus dangereux sont certainement les hydantoïnes (Di-Hydan ou Solantyl). Il faut cependant poursuivre un traitement si l’on est épileptique. Sa conduite sera discutée par le neurologue et le gynécologue. En général on ne prescrit qu’un médicament, et l’on évite les hydantoïnes, ainsi que le Gardenal. On préfère choisir la Depakine ou le Tegretol. Il faut également prendre un supplément vitaminique : acide folique et vitamines D et K, en fin de grossesse. Enfin, l’allaitement sera déconseillé.
Le rôle des calmants n’est pas réellement établi, mais il vaut mieux éviter d’en user, surtout en fin de grossesse. En revanche, si vous êtes traitée par du lithium, arrêtez ce médicament avant d’être enceinte.
LES AUTRES MEDICAMENTS
Certains anticoagulants oraux entraînent parfois des malformations. On préfère donc, en cas de nécessité, soigner les femmes enceintes par des injections de calciparine ou d’héparine.
Les médicaments antidiabétiques oraux peuvent aussi être nocifs. Cependant, il faut que le diabète soit bien équilibré : si le régime ne suffit pas, un traitement par l’ insuline sera envisagé.
Enfin, certains médicaments anti-hypertenseurs provoquent à l’occasion des troubles minimes chez le foetus (en particulier les bêtabloquants). Cela ne signifie pas qu’il faille les arrêter, mais que la grossesse devra être surveillée de plus près.