Il est plus fréquent chez la femme (trois cas sur quatre), et sa cause essentielle est le rhumatisme articulaire aigu (RAA). La maladie débute par une inflammation de l’endocarde (la muqueuse tapissant l’intérieur des cavités cardiaques), et elle évolue lentement, formant des calcifications qui bouchent ou rétrécissent en partie l’orifice mural.
La maladie commence dans l’enfance, mais on ne la détecte souvent qu’à l’âge adulte, une fois que le rétrécissement est constitué. L’orifice mural mesure en moyenne 5 centimètres carrés, et dans le cas du rétrécissement mural, il se rétracte, se calcifie et ne mesure plus que 2,5 centimètres carrés environ.
COMPRENDRE
Le rétrécissement mural provoque une élévation de la pression dans l’oreillette gauche et une dilatation progressive de l’oreillette. Cette dilatation est a son tour responsable d’une fibrillation auriculaire, ou d’un (lutter). La circulation sanguine est ralentie, ce qui provoque parfois la formation de caillots et donc l’apparition d’embolies.
Cette élévation de pression dans l’oreillette se répercute en amont, dans les veines, les capillaires, puis les artères pulmonaires, pouvant être à l’origine d’un oedème aigu du poumon. Au stade suivant, l’hypertension artérielle pulmonaire entraîne une hypertrophie, puis une dilatation du ventricule droit, et, en conséquence, une insuffisance ventriculaire droite.
RECONNAÎTRE
Le rétrécissement mitral provoque surtout une dyspnée (difficulté à respirer) d’effort, d’intensité progressive.
L’EXAMEN CLINIQUE
À l’examen, le médecin sentira un « frémissement », en posant la main dans la région de la pointe du coeur. Mais c’est surtout l’auscultation qui sera caractéristique, avec :
- éclat du premier bruit (on l’entend distinctement alors que normalement c’est un bruit sourd) ;
- un claquement d’ouverture de la valvule mitrale, plus marqué qu’à l’aucultation normale ;
- un roulement diastolique, c’est-à-dire un souffle audible pendant le mouvement de la diastole.
Ces trois signes d’auscultation réalisent ce que l’on appelle la triade de Durozier.
LES EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
On les utilise pour préciser le diagnostic et évaluer les répercussions du rétrécissement sur le fonctionnement cardiaque.
TRAITER
Si la sténose est bien tolérée, il suffit de respecter de simples règles hygiéno-diététiques et de prévenir l’arrivée d’un rhumatisme articulaire aigu ou d’une endocardite infectieuse. Il faut cependant s’obliger à une surveillance régulière, consulter périodiquement un cardiologue qui vous prescrira une échocardiographie pour contrôler l’évolution de la maladie. Si elle s’aggrave, le cardiologue tentera d’abord de la juguler à l’aide d’un traitement médical, afin de soigner la fibrillation auriculaire et de diminuer le risque d’embolie.
Au stade supérieur, il faut envisager un traitement chirurgical, avec valvuloplastie : cette opération consiste à introduire un cathéter par voie fémorale, et à le monter jusqu’à l’orifice mitral. Ce cathéter est muni d’un ballonnet qui permet de dilater la valvule rétrécie ou rétractée. Si cette intervention n’est pas suffisante, l’on doit recourir à l’installation d’une prothèse, à bille ou à disque, surtout chez le sujet jeune. Mais la prothèse exigera un traitement anticoagulant tout le reste de l’existence.