Qu’ils servent de parure ou, à l’inverse, qu’ils soient scrupuleusement cachés, les cheveux ont toujours tenu un rôle éminent dans l’aspect physique des individus. On les considère comme un symbole de beauté et de force, et l’importance qui leur est attribuée se retrouve dans le soin avec lequel ils sont entretenus et arrangés. C’est tout l’art et le protocole de la coiffure.
Chez les Chaldéens, dans certaines classes on se rasait entièrement le crâne, alors que les guerriers et les nobles conservaient leur chevelure. On retrouve ces pratiques chez les Assyriens et les Babyloniens. Ces derniers se servaient déjà du fer à friser.
L’Égypte
En Égypte, le port de la chevelure était aussi le privilège des castes supérieures. Les hommes avaient les cheveux coupés très court, mais les femmes les portaient longs, très fournis et maintenus par un bandeau décoré et orné de bijoux, passant sur le front. Si les cheveux n’étaient pas suffisamment abondants, les Égyptiennes portaient des perruques noires ou bleues, en soie ou en crin. Plus tard, tandis que les hommes adoptaient eux aussi la perruque, les femmes prirent l’habitude de coiffer leurs cheveux en une infinité de petites nattes reliées au bout par un cordon. Les peignes et épingles étaient en bois ou en ivoire. Au milieu du front, une fleur de lotus était souvent accrochée au bandeau.
La Grèce
Des sculptures archaïques nous apprennent qu’avant les guerres médiques les coiffures grecques étaient semblables pour les deux sexes: des boucles et des nattes très serrées, qui descendaient sur la poitrine et derrière les épaules. Par la suite, les hommes coupèrent leurs cheveux, et les femmes les relevèrent sur le front pour les laisser tomber sur la nuque.
Rome
La perruque était à la mode sous l’Empire. Après la conquête des Gaules, les Romaines s’émerveillèrent devant les cheveux blonds et roux des Gauloises. Elles cherchèrent à s’en procurer, ou, à défaut, elles se firent teindre dans ces couleurs. En 672, ce fut un concile qui proscrivit le port de la perruque en le dénonçant comme une offense au Créateur. Cet interdit fut respecté jusqu’au XVIIe siècle.
Du Moyen Âge au XVIIe siècle
Au début du Moyen Âge, les hommes laissèrent pousser leurs cheveux aussi longs que ceux des femmes. En 1095, un autre concile, à Rouen, condamna cette coutume, mais sans résultats cette fois. Aux XIIe et XIIIe siècles, les femmes cachèrent leurs cheveux sous de longs voiles. Elles en dissimulaient même la naissance par des bandeaux et des mentonnières qui enserraient étroitement les contours du visage.
Le roi Louis XIII remit en usage le port de la perruque. Il en portait une pour dissimuler sa calvitie. Louis XIV relança vivement cette mode qui le servait aussi: de très hauts talons et une perruque monumentale l’aidaient à rehausser sa stature. En 1656, il créa une corporation de deux cents perruquiers. Toute la cour se rallia bientôt au postiche, qui fut introduit en Angleterre par l’intermédiaire de Charles II, lorsqu’il revint d’exil. Par raffinement, on inondait alors les perruques de poudre de farine parfumée.
Depuis le XVIIIe siècle
Au XVIIIe siècle, les hommes en revinrent aux cheveux très longs, pour pouvoir former par-derrière une «queue» qu’ils enfermaient dans une «bourse» ou un «catogan». Les Françaises portaient, à la cour, des coiffures extrêmement compliquées; la «coiffure à la frégate», de l’époque Marie-Antoinette, est un modèle du genre.
La Révolution imposa un style plus sobre, avec les cheveux courts ou demi-longs. Jusqu’au XXe siècle, la mode garda ce caractère de simplicité, si l’on excepte le «toupet» du règne de Louis-Philippe. Aujourd’hui, les coiffures féminines varient avec les années, suivant l’engouement du moment et l’imagination des coiffeurs. Les hommes ont généralement abandonné favoris, barbe et moustache, et portent plutôt les cheveux courts.
Il y a, néanmoins, un certain nombre de pays dans lesquels les gens portent encore des coiffures très originales. Celles des Mongols et des Indiens Hopi, par exemple, sont particulièrement remarquables. Mais, de plus en plus, ces coiffures traditionnelles sont abandonnées au profit des modèles occidentaux.
Les teintures
D’une manière générale, toute altération de la couleur d’une chevelure par décolorations ou teintures est préjudiciable à la santé des cheveux. Il faut donc prendre certaines précautions dans l’utilisation de ces produits, pour éviter de véritables catastrophes.
La décoloration due aux effets de l’eau oxygénée est progressive. Les cheveux noirs deviennent d’abord châtains, puis blond doré et enfin blond pâle. Employé trop souvent, ce produit rendra le cheveu sec et cassant.
On peut aussi avoir recours à une teinture végétale très utilisée autrefois. Il s’agit de feuilles de henné réduites en poudre, et additionnées d’eau tiède. On enduit chaque mèche, jusqu’à ce que toute la chevelure soit recouverte de cette crème épaisse. Il faudra garder cet emplâtre 2 ou 3 heures, suivant que l’on désire obtenir un reflet roux, ou un acajou plus ou moins foncé. Cette coloration sera de courte durée. En effet, après un ou deux lavages, la chevelure retrouvera sa teinte. Il existe également du henné «neutre», non colorant, utilisé pour renforcer les cheveux et leur donner du brillant.
Les teintures noires sont destinées, le plus souvent, à colorer les cheveux blancs. Elles sont généralement à base de sels métalliques (argent ou plomb), ou composées de dérivés de l’aniline. Elles présentent toutes quelques inconvénients: les unes ne résistent pas au lavage, les autres demandent des applications trop fréquentes en raison de la pousse des cheveux, etc. Il arrive, de plus, que certains sujets ne supportent pas ces traitements. C’est ainsi que peuvent se produire des démangeaisons du cuir chevelu, des brûlures, et même des œdèmes de la face. Les teintures peuvent aussi être cause d’eczéma. Pour éviter ces accidents, on a recours à l’épreuve de la «touche», qui consiste à appliquer un peu de teinture derrière l’oreille, l’avant-veille de l’application du produit à la chevelure. Si une allergie se manifeste, on s’abstient de pratiquer la teinture.
Les perruques
Les perruques en cheveux naturels sont les plus recherchées. Les cheveux proviennent d’Orient (de la Chine surtout) et des pays d’Europe méditerranéenne. Ils sont traités chimiquement, pour être amincis, assouplis, recolorés, etc. Ces perruques sont très onéreuses, car il est difficile de se procurer de vrais cheveux en grande quantité. C’est pourquoi l’on confectionne, maintenant, des perruques en cheveux artificiels, en Nylon la plupart du temps. Il est très mauvais de garder une perruque trop longtemps sur la tête: d’une part, les cheveux ont besoin d’être aérés; d’autre part, le frottement continuel de la perruque risque de provoquer leur chute.
Source: couleur-cheveux.net