La tachycardie paroxystique de Bouveret
C’est un trouble du rythme supraventriculaire impressionnant, spectaculaire, très angoissant, mais qui guérit toujours spontanément.
COMPRENDRE
Cette affection bénigne survient chez un sujet jeune, dont le coeur est en bonne santé. Le début est brutal avec palpitations, rythme cardiaque régulier mais très rapide, entre 180 et 200 pulsations par minute. La crise peut durer de quelques minutes à quelques heures, et se termine par une polyurie (le sujet urine en grande quantité et il est immédiatement soulagé). L’électrocardiogramme montre un coeur rapide, mais avec des ondes normales.
TRAITER
La crise peut céder spontanément, mais on peut l’arrêter en effectuant des stimulations du système nerveux végétatif, en appuyant sur les globes oculaires, en massant certaines zones du cou (massage sino-carotidien) ou en inspirant profondément et régulièrement.
Les crises se répètent souvent avec l’âge, mais elles disparaissent vers cinquante ans. Si une maladie cardiaque est associée, la tachycardie peut évoluer vers l’insuffisance cardiaque.
On associe souvent à cette maladie le syndrome de WolfParkinson-White. Dans ce cas, il existe anatomiquement une voie de conduction nerveuse parallèle au circuit normal, ce qui peut s’observer à l’élecrocardiogramme, même en dehors des crises de tachycardie paroxystique. Cette maladie se voit aussi chez le jeune et elle exige de faire des examens pour rechercher une cardiopathie associée. Le traitement des crises est semblable à celui de la maladie de Bouveret.
La tachycardie sinusale
C’est le plus banal des troubles du rythme supraventriculaires. Il s’agit d’une simple accélération du coeur, que l’on voit aussi bien en cas de fièvre qu’à l’occasion d’une insuffisance cardiaque.
COMPRENDRE
Cette tachycardie survient à l’effort, lors de l’émotion, des neurodystonies, de la fièvre, de l’anémie, et de l’hypotension. Elle est habituelle dans l’insuffisance cardiaque, dans l’infarctus du myocarde et dans l’hyperthyroïdie. Elle est très fréquente chez les personnes émotives.
RECONNAÎTRE
Le rythme cardiaque est simplement accéléré à plus de 100 pulsations par minute, et cette tachycardie est parfois accompagnée de palpitations gênantes, de douleurs thoraciques et d’une dyspnée (difficulté à respirer). L’ECG est normal : il montre l’accélération, mais sans anomalies.
TRAITER
Le traitement recoure aux digitaliques en cas d’insuffisance cardiaque, ou aux bêtabloquants. Dans la plupart des tachycardies d’origine émotionnelle, de simples calmants suffisent.
La tachycardie ventriculaire
Ce trouble grave du rythme ventriculaire doit être ralenti en urgence, car il fatigue très vite le coeur et peut provoquer des syncopes.
COMPRENDRE
Le rythme est régulier, compris entre 150 et 180 pulsations par minute. La tachycardie provoque des douleurs d’angine de poitrine, avec dyspnée (difficulté à respirer), lipothymies (évanouissements), ou syncopes avec risque de collapsus et de fibrillation ventriculaire (voir ci-après). Elle est insensible aux manoeuvres vagales (compression des globes oculaires). Cette tachycardie grave exige un choc électrique pour tenter de rétablir un rythme normal. Elle peut également être réduite par la Cordarone et une injection intraveineuse de lidocaïne (Xylocard).
Une forme particulière de tachycardie ventriculaire est la « torsade de pointe ». Rare, elle peut être asymptomatique, mais, le plus souvent, elle entraîne une syncope avec mort subite. Elle est d’origine médicamenteuse, en particulier lors de surdosages en antiarythmiques. À l’électrocardiogramme, on observe des phénomènes qui ressemblent à la tachycardie ventriculaire.