Le tétanos est une maladie infectieuse due à la sécrétion d’une neurotoxine, substance toxique se fixant sur le système nerveux par le Clostridium tetani infectant une plaie. Cette maladie grave est devenue rare en France grâce à la vaccination (30 cas dénombrés en 1990), mais elle est encore fréquente dans les pays en voie de développement, pour lesquels on dénombre 1,7 millions de cas par an, avec une mortalité d’un million.
COMPRENDRE
Clostridium tétant est un germe tellurique provenant des selles animales et humaines dont les spores (forme unicellulaire de dissémination du germe) peuvent survivre des années dans les sols. Les spores se transforment en bacilles « adultes » , actifs au contact d’une plaie. Ils sécrètent une neurotoxine, qui diffuse le long des nerfs et se fixe sur la moelle épinière. Là se trouvent des neurones dont le rôle normal est d’inhiber l’activité musculaire. La toxine bloque ces neurones inhibiteurs, ce qui entraîne une contraction permanente des muscles.
BON À SAVOIR
Il n’y a pas d’immunisation : avoir été atteint par le tétanos n’empêche pas d’être à nouveau intoxiqué.
RECONNAÎTRE
La maladie évolue en trois phases :
l’incubation est de durée variable, de trois à trente jours (habituellement une quinzaine) ; l’infection est jugée d’autant plus grave que l’incubation est courte ;
la phase d’invasion s’étale entre le premier symptôme et la généralisation de la contracture ; plus cette phase est brève (inférieure à deux jours), plus le tétanos sera grave ; cette phase de la maladie se caractérise par le « trismus », qui correspond à la contracture douloureuse des muscles de la mâchoire, rendant l’ouverture buccale impossible ; la contracture s’étend ensuite aux muscles du visage et du cou, il n’y a pas encore de fièvre ;
la phase d’état est caractérisée par l’extension des contractures à tous les muscles, notamment respiratoires, entraînant une asphyxie ; il existe des crises paroxystiques des contractures, présentant un risque d’asphyxie et un risque cardiaque ; s’y associent parfois des anomalies des fonctions végététatives (fonctions dont le contrôle neurologique est involontaire) : irrégularité de la tension artérielle, du rythme cardiaque ou de la température. La guérison est spontanée, survenant au bout de deux à trois semaines. La gravité de la maladie en France est surtout liée au fait qu’elle survient chez des personnes âgées (non vaccinées, vulnérables aux complications, à un alitement prolongé qui présente des risques de phlébites, d’escarres, et d’embolies pulmonaires) et exposées en cas de mise en place d’une respiration artificielle à un risque de pneumothorax et à une impossibilité de « sevrage » de respiration artificielle.
TRAITER
Le traitement du tétanos est avant tout préventif, par la vaccination avec l’anatoxine tétanique (toxine perdant ses propriétés toxiques après mélange dans le formol), qui induit une immunisation contre la neurotoxine sécrétée par le germe du tétanos, et non une immunisation contre le germe lui-même.
La vaccination est obligatoire chez l’enfant avant douze mois. Elle est pratiquée en général aux troisième, quatrième et cinquième mois, et suivie d’un rappel à un an, à cinq ans puis tous les dix ans.
À la suite d’une plaie, en cas d’absence de vaccination ou de vaccination trop ancienne, il est recommandé d’entreprendre la vaccination et d’y adjoindre une injection préventive d’immunoglobulines (ces protéines se fixent spécifiquement et détruisent une substance donnée, comme la toxine tétanique). Toute la plaie pouvant être colonisée par le Clostridium, on doit faire vérifier le respect de la vaccination et des rappels après une bonne désinfection de la plaie.