La démence vasculaire, deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer, touche des milliers de personnes chaque année. Contrairement aux maladies neurodégénératives, elle peut être prévenue grâce à une prise en charge précoce des facteurs de risque. Découvrez les symptômes, les causes et les traitements de cette pathologie avec les explications de la Pr Charlotte Cordonnier, neurologue au CHU de Lille et chercheuse à l’Inserm.
Qu’est-ce que la démence vasculaire ?
La démence vasculaire est un trouble cognitif sévère causé par des lésions cérébrales dues à une mauvaise irrigation du cerveau. Contrairement à la maladie d’Alzheimer, où la mort des cellules est programmée, cette forme de démence résulte d’un apport insuffisant en sang, en oxygène et en énergie aux cellules cérébrales. Comme l’explique la Pr Charlotte Cordonnier, « lorsque les vaisseaux sont malades, les cellules du cerveau ne reçoivent plus les nutriments indispensables et meurent. »
Cette pathologie se distingue par son évolution par à-coups, souvent liée à des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou à des micro-lésions cérébrales.
Les facteurs de risque : Hypertension, diabète et plus
Les facteurs de risque de la démence vasculaire sont bien identifiés. Ils incluent :
- L’hypertension artérielle
- Le diabète
- L’athérosclérose
- La fibrillation atriale
- L’hypercholestérolémie
- Le tabagisme
- La consommation excessive d’alcool
- La sédentarité
Ces éléments, souvent liés à un mode de vie déséquilibré, augmentent considérablement le risque de développer cette maladie.
Symptômes : Agressivité, troubles cognitifs et plus
Les symptômes de la démence vasculaire diffèrent de ceux de la maladie d’Alzheimer. Ils incluent :
- Une réflexion ralentie
- Des difficultés à planifier ou à résoudre des problèmes
- Des troubles de la mémoire
- Une désorientation
- De l’agressivité
- Des troubles du sommeil

Ces signes apparaissent souvent de manière brutale, suite à un AVC ou une série de micro-lésions cérébrales.
Diagnostic : Interrogatoire, tests et imagerie
Le diagnostic repose sur trois piliers :
- L’interrogatoire du patient et de son entourage pour identifier les difficultés quotidiennes.
- Des tests de mémoire pour évaluer les fonctions cognitives atteintes.
- Une imagerie cérébrale, généralement une IRM, pour visualiser les lésions vasculaires.
Comme le précise la Pr Cordonnier, « l’IRM met en évidence des hypersignaux de la substance blanche, c’est-à-dire de petits infarctus liés aux zones du cerveau mal irriguées. »
Prévention et traitement : Agir tôt pour protéger le cerveau
La prévention de la démence vasculaire passe par la maîtrise des facteurs de risque cardiovasculaires. Cela inclut :
- Le contrôle de l’hypertension et du diabète
- La pratique d’une activité physique régulière
- L’arrêt du tabac
- Une consommation modérée d’alcool
En cas de diagnostic, la prise en charge repose sur la remédiation cognitive (orthophonie, neuropsychologie) et des médicaments pour limiter l’aggravation des symptômes. « On ne peut pas réparer les lésions existantes, mais on peut éviter qu’elles ne s’aggravent », souligne la Pr Cordonnier.