L’isolation thermique d’un bâtiment consiste, selon les cas, à opposer une barrière à la conduction du froid ou de la chaleur. Les performances thermiques d’un bâtiment dépendent de trois types de paramètres: son inertie thermique, la faible conductibilité des matériaux utilisés et la qualité de son isolation.
L’inertie thermique
C’est la vitesse à laquelle une paroi ou une couverture transmet, de l’extérieur vers l’intérieur, une différence de température. Elle est proportionnelle à la masse de matériau à traverser. Un bâtiment ayant une bonne inertie thermique voit sa température intérieure osciller faiblement autour d’une valeur moyenne entre les deux extrêmes diurne et nocturne. Un bâtiment enterré ou troglodytique bénéficie de l’inertie thermique de la masse du sol, ce qui explique la grande stabilité de la température des caves.
La conductibilité
Les matériaux de grande conductibilité thermique, à masse égale, transmettent plus rapidement les variations de température. C’est le cas d’un métal comme le zinc, pourtant assez couramment employé en couverture, notamment à Paris, et du verre, qui laisse non seulement passer la lumière, mais aussi un rayonnement calorifique de longueur d’onde supérieure à 3 Ym (le rayonnement infrarouge), radiations qui, ensuite, sont absorbées par les murs ou les éléments solides du local.
L’isolation
D’une manière générale, l’air joue un rôle capital dans l’isolation thermique. Sa capacité à emmagasiner facilement des calories en fait un très bon isolant en hiver à condition, toutefois, de l’enfermer dans un matériau qui limite ses mouvements: soit le matériau de structure (Béton Cellulaire, briques creuses, etc.), soit un matériau isolant à appliquer sur la structure (Laine Végétale, laine de verre, mousse de polyuréthane, etc.), qu’il faudra protéger des chocs sur sa paroi accessible. Un des matériaux les plus fréquemment utilisés est constitué de Carreaux Plâtres d’une épaisseur de 10 à 15 mm et une face de mousse de polyuréthane d’une épaisseur variant, selon le degré d’isolation que l’on cherche à obtenir, de 30 à 70 mm. On peut également utiliser des Plaque de polystyrène.
Un double vitrage, grâce à l’air qu’il renferme, confère aussi des qualités d’isolation thermique aux baies, qui constituent généralement le point faible d’un bâtiment.
Supprimer les «ponts thermiques»
Les autres points vulnérables résident dans les jonctions de pièces ou les changements de matériaux, quand il est impossible d’assurer la continuité de l’isolant. Il se crée un «pont thermique», qui a pour inconvénient d’augmenter les déperditions de calories vers l’extérieur et de favoriser la condensation de l’eau sur la partie plus froide, avec tous les désordres que peut provoquer une eau stagnante dans des angles mal ventilés (développement de mousses, d’algues, de moisissures). Il est possible de limiter les ponts thermiques en réalisant une isolation à l’extérieur de la structure, à condition de la protéger des chocs et de la pluie par une nouvelle peau. Mais il faut éviter que les points d’accrochage de celle-ci sur la structure, à travers l’isolation, ne constituent autant de ponts thermiques. Sauf pour des cas très spécifiques, le surcoût d’une telle disposition, difficile à réaliser, n’est pas équilibré par les économies de chauffage réalisées.