Qu’est ce que le « bruxisme » ?
Appelé «bruxisme» (également bruxomanie ou brycomanie), le grincement ou serrement de dents intempestif est un trouble plus ou moins involontaire qui peut se manifester de jour comme de nuit.
Il s’observe en dehors des périodes de mastication et de déglutition, durant lesquelles les dents s’effleurent ou se touchent naturellement. Au cours de la journée, le bruxisme ne pose pas vraiment de problème, car il est soumis à notre volonté? dans la mesure où l’on parvient à se maîtriser et à décrisper ses mâchoires. Le contact entre les dents est de courte durée et la pression qu’elles exercent les unes sur les autres n’est pas très importante.
En revanche, la nuit, l’absence de contrôle augmente très nettement cette tension. Le phénomène se produit de façon continue au cours du sommeil paradoxal, entraînant de violents chocs dentaires. En une nuit, un «bruxomane» peut ainsi frotter ses dents pendant six à huit minutes! Conséquence: une usure de l’émail, puis, rapidement, de la dentine, la couche d’ivoire sous-jacente. Aplatie, abîmée, la dent finit par devenir très sensible aux changements de température (froid, chaud) et aux aliments acides. Son nerf est parfois atteint et elle risque même de se fracturer.
Protéger les dents
«Dans 80% des cas, ce trouble n’est pas lié à une mauvaise occlusion dentaire, c’est-à-dire à la façon dont les dents du haut rencontrent celles du bas», estime le Dr Hue. Il s’agit en réalité d’une manifestation liée au stress. D’autres, sous l’effet de la nervosité, auront plutôt tendance à se mordiller les lèvres ou à se ronger les ongles.
Il n’existe pour l’instant aucun remède agissant sur la cause du bruxisme. Le dentiste essaye seulement d’en pallier les effets. Grâce à la pose d’une gouttière, sorte de fer à cheval en plastique dur placé sur les dents, d’un coût de 457,35 € environ (3000F), remboursé partiellement par la Sécurité sociale. Cette semelle en résine, adaptée à la mâchoire antagoniste, joue un rôle protecteur.
Maîtriser son stress
D’autres traitements se révèlent plus ou moins efficaces. Tels ceux qui reposent sur la théorie du biofeedback: il s’agit de capteurs posés sur le visage du patient (en regard des muscles impliqués) et reliés à un réveil. En se contractant, les muscles de la mâchoire déclenchent une sonnerie qui réveille la personne en train de grincer des dents. «C’est une technique efficace, mais le bruxisme réapparaît à l’arrêt du traitement», précise le spécialiste. Autre méthode possible: la relaxation. Mais tout dépend du comportement de l’individu et de sa réceptivité. Quant aux médicaments de régulation du sommeil, ils ne donnent pas de bons résultats. Si rien ne marche, il ne reste plus qu’une seule solution: mieux maîtriser son stress ?