Rhinopharyngite : définition
Inflammation du nez et de la gorge, la rhinopharyngite est le classique rhume qui concerne pratiquement tous les enfants jusqu’à l’adolescence.
Comprendre la rhinopharyngite
Les causes les plus courantes du rhume sont nombreuses : les trois plus importantes sont les infections virales, les allergies, ainsi que les « végétations ». Les végétations sont un bourgeonnement de tissu lymphoïde dans l’arrière-cavité nasale. Ce tissu lymphoïde, qui est surtout développé chez l’enfant, joue un rôle dans l’immunité, mais il est mineur par rapport à d’autres organes, et il faut enlever ces végétations lorsqu’elles sont gênantes ou lorsqu’elles sont à l’origine de rhino-pharyngites à répétition.
En cas de végétations, l’enfant présente des ronflements entre les accès de rhinopharyngite, gêne qui est souvent nocturne. Il présente d’autre part un visage caractéristique avec un faciès allongé, étroit, bouche ouverte et un air pas très éveillé.
ATTENTION DANGER
Méfiez-vous des jouets trop petits ou des pièces de jouets que votre enfant peut avaler ou s’enfoncer dans le nez, déclenchant d’inexplicables rhumes.
Les autres causes, plus rares, sont la rhinite médicamenteuse, le corps étranger dans le nez, le polype nasal, l’hypertrophie de l’aile du nez, la déviation de la paroi nasale, la fente palatine (ouverture du palais due à une malformation congénitale comme le bec de lièvre) ou encore le syndrome de la grosse langue.
Symptômes de la rhinopharyngite
L’enfant présente un encombrement rhinopharyngé avec ronflement humide et vibrations dans la poitrine : en fait, il n’y a pas de bronchite, ce sont surtout des bruits transmis du nez et amplifiés par la cage thoracique.
L’écoulement nasal est important, constant, généralement muqueux et parfois infecté : il devient alors jaune et sale, plus épais, encombrant davantage les fosses nasales.
Traitement de la rhinopharyngite
Le traitement est simple : il faut avant tout désobstruer le nez et les fosses nasales.
le nettoyage du nez
On instille des gouttes dans les narines (sérum physiologique, Stérimar, Physiomer, Prorhinel), puis on aspire les sécrétions avec un petit appareil appelé un mouche-bébé (mouche-bébé Barone). Cette opération peut être répétée autant de fois que nécessaire (particulièrement avant de coucher l’enfant). Il faut bien penser à humidifier l’atmosphère, en posant par exemple un récipient plein d’eau (un verre fait l’affaire) sur le radiateur. N’oubliez pas qu’il n’est pas nécessaire de surchauffer la pièce dans laquelle dort votre enfant une température à 18° C est largement suffisante.
les médicaments recommandés
Une fois le nez bien nettoyé, vous pouvez utiliser des gouttes d’un produit anti-inflammatoire local. Les produits les plus employés sont: Pivalone simple, Pivalone-Néomycine, Rhinotrophyl, Necyrane, Rhinofluimicil pour l’enfant plus grand (jamais avant 30 mois).
Des médicaments oraux ou en suppositoires seront administrés à l’enfant comme des fluidifiants des sécrétions: Rhinathiol sirop, Mucliclar sirop, Viscotiol granulés, Mucomyst 200 suspension buvable.
Pour lutter contre l’inflammation locale, on peut également utiliser de l’aspirine (comme Catalgine 0,10, Aspegic nourrisson, Juvépirine), ou un anti-inflammatoire comme le Nifluril en suppositoires dosés pour l’enfant.
Pour combattre la fièvre éventuelle, le médicament de choix est bien sûr l’aspirine mais aussi le paracétamol (Doliprane sachets à 50 mg, 125 mg, 250 mg, selon l’âge et Efferalgan pédiatrique, jeune enfant, enfant).
Des anti-infectieux comme Octofène 100 (nourrissons de moins de 10 kg) ou Octofène 200 (nourrissons de plus de 10 kg) sont utiles.
Le traitement de fond comprend surtout l’ablation des végétations lorsque l’on constate une obstruction permanente, des otites à répétition, ou lorsque les végétations sont très volumineuses. Il est également important de soigner autant que possible d’éventuelles allergies, d’humidifier correctement l’atmosphère de la maison, et d’arrêter de fumer. On a remarqué depuis longtemps que le tabagisme des parents accentuent les problèmes respiratoires et ORL des enfants en bas âge.
Pour faciliter le traitement, le médecin pourra prescrire un traitement médicamenteux sous lionne de cures répétées de Solacy pédiatrique (15 jours par mois pendant 3 mois) ou de fluidifiants du mucus respiratoires (10 jours par mois pendant 3 mois).
Les complications de la rhinopharyngite
La gravité de cette affection bénigne est surtout représentée par ses complications, qui sont relativement rares étant donné la fréquence des rhinopharyngites. Ce sont des accidents d’obstruction : otites, bronchites, sinusites ethmoïdiennes (au niveau de l’os ethmoïde), souvent par un processus de surinfection bactérienne, fausse route alimentaire (lors de l’ingestion du biberon) dans le cas de muccoviscidose, accident d’apnée, insuffisance respiratoire chronique.
C’est pour éviter ces complications que le traitement antibiotique se justifie soit d’emblée, soit au bout de quelques jours d’évolution en cas de signes de complication de la rhinopharyngite (le plus souvent des otites).
Les antibiotiques les plus couramment utilisés sont : Alfatil 125 mg, 250 mg (sachets et suspension buvable : 25 mg / kg / jour); Oracefal 250 mg, 500 mg (suspension buvable : 50 mg / kg / jour); Josacyne 125 mg, 250 mg, 500 mg (suspension buvable: 30 à 50 mg/ kg / jour) ; Rovamycine en sirop, 50 à 75 mg / kg / jour ; Clamoxyl (ou Hiconcil) 125 mg, 250 mg, 500 mg (50 mg / kg / jour) ; Pédiazole suspension buvable (1 cuillerée mesure / 4 kg / jour) ; Augmentin, Ciblor
125 mg, 250 mg, 500 mg (30 à 50 mg / kg / jour) ; Oroken : sachets à 40 mg et 100 mg (8 mg/ kg / jour). Tous ces antibiotiques doivent être utilisés au minimum durant cinq à six jours.
BON À SAVOIR
Le mode de chauffage est important : le chauffage électrique assèche l’atmosphère. Pour éviter cet inconvénient, il existe dans le commerce des humidificateurs mais ils sont coûteux. Un moyen simple consiste à faire bouillir de l’eau avec des feuilles d’eucalyptus dans la chambre de l’enfant.