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La stérilité féminine

L’origine féminine d’une stérilité ou d’une hypofertilité peut se situer au niveau de différents organes.

LA VULVE ET LE VAGIN

Très rarement, l’origine se situe dans la région vulvo-vaginale. Il peut s’agir d’exceptionnelles malformations congénitales, de persistances au moins partielles de l’hymen, de vaginisme (qui empêche tout rapport sexuel), ou bien, enfin, d’hyperacidité vaginale, dont le rôle dans les stérilités demande à être précisé.
Le traitement de ces causes vulvo-vaginales donne de bons résultats, sauf dans les cas de malformations congénitales.

LE COL DE L’UTÉRUS

C’est la glaire cervicale qui est ici le plus souvent en cause. Sa quantité et sa qualité sont des critères très importants de la bonne pénétration des spermatozoïdes. Lorsqu’elle est altérée, ceux-ci ont du mal à passer du vagin à l’utérus.
La glaire cervicale n’est parfois pas assez abondante, et trop épaisse. L’origine en est très certainement une insuffisance hormonale, susceptible d’être traitée en administrant des oestrogènes, avec de bonnes chances de succès.
Elle présente aussi quelquefois un aspect trouble, un peu jaunâtre. Elle est, dans ce cas, très probablement infectée et pourra bénéficier d’un traitement antibiotique.
Il existe d’autres causes, très rares, à ce niveau. D’origine anatomique, elles obstruent l’orifice, empêchant la progression des spermatozoïdes (tumeurs et sténoses, en particulier).

L’UTÉRUS

L’utérus peut se révéler incapable d’accueillir un neuf dans des conditions satisfaisantes. Plusieurs cas peuvent se présenter :

L’utérus est mal ou insuffisamment formé. Certains pensent, ainsi, qu’un utérus rétroversé, c’est-à-dire basculant vers l’arrière, est une cause de stérilité. Cela n’est pas sûr, et de nombreuses femmes possédant un tel utérus développent des grossesses normalement.
L’utérus est le siège de cicatrices, dues généralement à des interventions telles que des curetages, réalisés par exemple à la suite d’avortements. Ces synéchies (cicatrices) peuvent être traitées chirurgicalement.
L’utérus ne peut ni se modifier ni « s’enrichir » suffisamment pour que la nidation se produise dans de bonnes conditions. Même si le trouble se manifeste sur la muqueuse utérine, en réalité le problème se situe en amont, au niveau de l’ovaire qui assure la production des hormones nécessaires à ces modifications.

LES TROMPES

Les trompes sont des conduits extrêmement fins et fragiles, dont l’intégrité doit être absolument préservée pour permettre la fécondation. C’est à leur niveau que se situe le plus fréquemment l’origine d’une stérilité. Cette forme de stérilité s’appelle stérilité tubaire (tuba = trompes).
Trois types de cause sont susceptibles d’être à l’origine de cette situation :

Les salpingites, ou infections des trompes. Ce sont elles, les grandes coupables de la stérilité. Il s’agit soit de maladies sexuellement transmissibles, notamment les infections à chlamydia, soit de tuberculoses génitales, soit de conséquences d’avortements réalisés dans des conditions d’hygiène défectueuses, ou encore, parmi d’autres, d’infections liées à la pose d’un stérilet. Il est souvent possible de lutter contre ce véritable fléau. Tout d’abord, en débutant les traitements adéquats le plus tôt possible : il faut consulter un médecin dès les premiers signes d’alerte gynécologique et en les soignants scrupuleusement le temps nécessaire, mais aussi en adoptant des mesures préventives efficaces (et notamment, en se prémunissant contre les MST par l’emploi de préservatifs).
Les adhérences peuvent être le résultat d’interventions chirurgicales précédentes sur l’abdomen et le petit bassin, qu’elles aient été complexes ou très simples, comme l’ablation de l’appendice. Ces brides créent un véritable réseau de mailles serrées, qui, en quelque sorte, enserrent les trompes. Une simple intervention chirurgicale, visant à libérer celles-ci de ces adhérences en les rompant, permet le plus souvent de résoudre le problème.
L’endométriose, une maladie particulière, un peu à part, est assez fréquemment cause de stérilité tubaire. Elle se caractérise par la présence de cellules utérines en dehors de l’utérus, et notamment au niveau des trompes dont elles perturbent le fonctionnement normal. Des traitements existent pour lutter contre cette maladie, mais leurs résultats demandent à être améliorés.

BON À SAVOIR

En raison des risques de stérilité, le stérilet est fortement déconseillé aux femmes qui n’ont jamais eu d’enfant.

LES OVAIRES

En fait, il serait plus exact de parler de l’ovulation. En effet, l’ovulation dépend bien sûr des ovaires (« site de fabrication » de l’ovule) ; elle est aussi sous la dépendance d’hormones contrôlées par l’axe hypothalamo-hypophysaire (la « salle des commandes »).
Renseigné par l’évolution de vos cycles menstruels et par l’aspect de vos courbes de température, le médecin pourra s’appuyer sur divers examens complémentaires (dosages hormonaux, coelioscopie, biopsies de la muqueuse utérine) afin de préciser son diagnostic et de comprendre si le trouble se situe au niveau des ovaires ou en amont.
Si c’est l’ovaire qui est en cause, le trouble peut résulter d’anomalies anatomiques (malformation, tumeurs…), mais le plus fréquemment, il s’agit de difficultés de fonctionnement: l’ovulation ne se fait pas, ou mal. Lorsqu’elle n’existe pas, on emploie des médicaments « inducteurs de l’ovulation », qui la stimulent et permettent ainsi la fécondation dans un nombre non négligeable de cas. Ils ne sont toutefois pas dénués d’effets secondaires (kystes ovariens, endomètre de l’utérus grossesses multiples…) et doivent, de ce fait, être administrés sous une surveillance médicale vigilante.
Lorsque l’ovulation se fait mal (généralement du fait d’une anomalie de fonctionnement du corps jaune), on utilise des traitements hormonaux, avec des résultats souvent satisfaisants.
Quand le problème se situe en amont de l’ovaire, il peut s’agir de troubles de sécrétion des hormones hypophysaires (notamment de la prolactine), ou bien encore d’une anomalie d’origine cérébrale, hypothalamique. Il n’est pas rare, en effet, que l’on ne retrouve aucune cause apparente à une stérilité ou une hypofertilité. Dans ce cas, la cause est le plus souvent d’ordre psychologique (choc émotionnel, retentissement psychologique d’un avortement, relations difficiles au sein du couple). Seuls alors le dialogue entre les deux partenaires et un éventuel soutien psychologique pourront résoudre le problème, à moins, ce qui n’est pas exceptionnel, qu’une simple consultation médicale débloque la situation, en permettant d’en parler.

BON À SAVOIR

Une stérilité a quelquefois une cause uniquement psychologique. Il suffit d’en parler.

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