« En amont du choix, le consommateur doit être conscient des implications de son mode de vie : un canapé pour qui ? un canapé pour quoi ? sont les deux premières questions à poser ou à se poser ! « , met en garde Erik Martin, responsable de la marque NF Sièges au CTBA (Centre Technique du Bois et de l’Ameublement) … » Car le canapé est un meuble qui à un vrai rôle fonctionnel : c’est un siège, mais il est aussi beaucoup plus que cela « . Comme la voiture, il est chargé de rêves et de désirs : désir de beau, désir d’harmonie, désir de paraître, désir d’absolu, désir de confort et de bien-être, lieu de vie, refuge, havre de paix, solitaire ou convivial… Cette quête est parfois tellement intense qu’elle peut faire oublier, voire masquer totalement, l’objectivité de la fonction et surtout de l’usage, et fausser dès le départ la recherche et le choix, et même, in fine, orchestrer des insatisfactions ou des mécontentements.
Fréquence et intensité de l’usage
Il est en effet évident, mais il n’est pas totalement inutile de le souligner, qu’une famille avec trois ou quatre jeunes enfants ne doit pas s’équiper du même canapé que le célibataire méticuleux. De même, le canapé d’un couple de jeunes cadres dynamiques, ne rentrant chez eux qu’après 21 heures, est fatalement moins sollicité que celui d’un couple de retraités passant les deux tiers de leur journée en position assise à lire ou regarder la telévision ! « De la fréquence et de l’intensité de l’usage dépend la durée de vie d’un siège que l’on situe à cinq ans en moyenne » précise Erik Martin. « Au CTBA, nous sommes amenés très souvent à expertiser des dossiers où visiblement le canapé choisi n’était pas en adéquation avec l’usage qui en a été fait, sans que l’on puisse mettre en cause, objectivement et seulement, la qualité du produit ».
Sous l’habillage… l’essentiel
« La séduction d’une ligne ou d’un revêtement n’est pas tout et ne doit pas faire oublier les matériaux intérieurs et leur mise en oeuvre », précise Gilles Nouailhac qui a accepté de nous recevoir dans son atelier pour suivre le processus de fabrication d’un canapé. Nous vous livrons ses remarques les plus pertinentes : elles apportent quelque éclairage à cette notion de qualité si difficile à reconnaître et apprécier pour l’acheteur !
Importance de l’assemblage
« Si la qualité intrinsèque des composants a toujours une incidence sur le vieillissement harmonieux du siège, tout aussi important est le principe d’assemblage des différents éléments et le soin apporté à le réaliser », insiste Gilles Nouailhac !
Les éléments constitutifs de la qualité
Structure, suspension, rembourrage et finition sont les quatre éléments de la fabrication d’un canapé. Ils ont chacun une incidence sur la longévité d’un siège et le confort qu’il procure.
- La structure : « L’idéal est une structure en hêtre massif assemblée par tenons et mortaises. Mais pour des canapés de ligne simple, des solutions plus économiques sont tout à fait valables : en panneaux multiplis ou en aggloméré et traverses de bois massif. Mais là aussi, les assemblages doivent être réalisés avec le plus grand soin (nombre des agrafes, qualité des colles…) »
- La suspension : « La suspension est au siège ce que le sommier est à la literie ; c’est dire son importance ! Un bon garnissage ne saurait compenser une suspension médiocre ! Plutôt que des sangles, qui présentent le risque de se détendre si l’usage du siège est abusivement soutenu, préférez les ressorts traditionnels ou les ressorts en zig-zag. »
- Le garnissage : les matériaux les plus couramment utilisés pour le garnissage des coussins sont les mousses, la plume et les fibres synthétiques. Préférez les mousses polyuréthane haute résilience (HR), les plus performantes en terme de nervosité, d’élasticité et de durabilité. Pour les coussins d’assise, il faut au moins une mousse d’une densité de 30 kg/m3, pour les coussins de dos 20 kg/m3. Certains fabricants, dans le souci de ménager un moelleux maximum tout en renforçant la tenue dans le temps, combinent des mousses de densités différentes. D’autres proposent des coussins dont l’âme centrale est constituée de petits ressorts insérés entre deux couches de mousse. Souvent aussi, pour adoucir la sensation première du contact, les mousses peuvent être recouvertes de plumes ou de fibres synthétiques. Toutes ces combinaisons de techniques et de matériaux améliorent certes l’impression de confort, parfois la durabilité, mais entraînent une augmentation sensible du prix.
- Le recouvrement : outre l’intérêt d’un bon tissu de doublure (le coton est à préférer aux tissus synthétiques, car il n’attire pas la poussière), le tissu de recouvrement doit être, quant à lui, « spécial siège ». Attention, ne vous laissez pas séduire par le seul aspect décoratif d’une étoffe, vous risqueriez de le regretter. Les éditeurs de tissus créent des gammes spécifiques pour le recouvrement des sièges. Faites leur confiance ! Leurs collections sont de véritables merveilles sans cesse renouvelées et améliorées. Quant au cuir, si son attrait esthétique est indéniable, il est néanmoins nécessaire de savoir qu’il en existe différentes qualités. Pour en savoir plus sur ces matières, reportez-vous à nos deux dossiers consacrés aux tissus et au cuir en pages 77 et 83 de ce magazine.
Des dessous intéressants
« Regardez toujours l’envers du décor ! En soulevant le canapé vous apercevez la finition qui vous renseigne assez crûment sur le soin apporté au reste de la fabrication ». Un dernier conseil judicieux de Gilles Nouailhac.
Le travail traditionnel du tapissier… pérennité d’un artisanat
Le canapé est l’héritier d’une tradition tapissière que de nombreux artisans, encore aujourd’hui, mettent en oeuvre avec brio. Ils sont 11 500 tapissiers décorateurs regroupés au sein d’une organisation professionnelle très active, l’UNAMA, qui fait la promotion du label ATF (Artisans Tapissiers de France). Cette marque nationale garantit un travail sur mesure, dans le respect de la plus pure tradition et assure la fiabilité des matériaux.
NF Ameublement : une qualité certifiée
Comme beaucoup d’autres secteurs industrialisés, celui du meuble s’est doté d’une marque garantissant aux consommateurs une certaine qualité de fabrication. Les meubles certifiés NF Ameublement subissent des essais correspondant à une durée de vie de 5 ans en usage normal, mais qui s’avère en réalité bien supérieure. Ces essais sont effectués dans les laboratoires du CTBA. Une garantie de 5 ans s’applique sur les meubles estampillés NF Exigence et NF Prestige.