Le retard de croissance se manifeste à tous les âges, puisqu’on peut le constater chaque fois qu’il y a une cassure ou un ralentissement dans la courbe de croissance.
COMPRENDRE
Pour faire le diagnostic d’un retard de croissance, il faut déterminer l’âge osseux, qui est parfois différent de l’âge réel. Il existe pour cela des tables qui donnent les dates d’apparition normale de l’ossification des os de l’organisme. Par exemple, l’apparition du sésamoïde du pouce de la main signe le début de la puberté. De même, vers 16/17 ans, on observe à la radiographie la soudure des crêtes iliaques, qui signifie que la croissance est terminée.
Il existe trois causes essentielles aux retards de croissance, c’est-à-dire trois types de nanismes : les nanismes métaboliques (insuffisance d’apport de « matériaux » de construction) les nanismes génétiques, et les nanismes endocriniens (la section hormonale est insuffisante).
LES NANISMES MÉTABOLIQUES
Dans les nanismes métaboliques, l’âge osseux est inférieur à l’âge biologique. Les causes sont les glycogénoses (intolérance au sucre), le diabète, les mucopolysaccharidoses (maladie entraînant une petite taille, un faciès grossier, des déformations osseuses). Il peut s’agir aussi de maladies portant sur les protéines (mucoviscidose, intolérance au gluten), les lipides et quelquefois dans le cadre d’insuffisances rénales.
LES NANISMES GÉNÉTIQUES
Dans les nanismes génétiques, il s’agit souvent d’une anomalie du cartilage de conjugaison, c’est-à-dire du cartilage qui chez l’enfant remplace l’os et qui normalement s’ossifie avec l’âge. Ce nanisme génétique est fréquent dans le mongolisme, le syndrome de Turner, ainsi que dans les chondrodystrophies, en particulier l’achondroplasie avec hydrocéphalie et dysplasie spondylo-épiphysaire (« maladie de Morquio »). Il s’agit d’anomalies du cartilage qui entraînent un nanisme dysharmonieux.
LES NANISMES ENDOCRINIENS
Dans les nanismes endocriniens, l’âge osseux est également inférieur à l’âge chronologique. On le rencontre par exemple dans les maladies de la thyroïde : il est alors dysharmonieux avec des membres inférieurs courts. L’enfant se présente avec un teint pâle et il a un retard intellectuel important.
Le nanisme hypophysaire, au contraire, est un nanisme harmonieux qui commence vers l’âge de 2 ou 3 ans. Le développement intellectuel est normal. Par contre, il peut exister des accès d’hypoglycémie et un retard pubertaire. La cause est un déficit en hormone de croissance. Dans un tiers des cas, il est secondaire à une tumeur hypophysaire (crâniopharyngiome), à un traumatisme ou à une trouble de l’oxygénation cérébrale au moment de la naissance. Dans deux tiers des cas, ce nanisme est dit idiopathique (c’est-à-dire sans cause connue).
RECONNAÎTRE
La taille des parents et de la famille en général est importante à connaître ainsi que le déroulement de la grossesse, pour déterminer s’il y a eu une éventuelle souffrance du foetus. La notion de prématurité et de taille à la naissance sont des éléments essentiels. Ensuite, le médecin s’attachera à étudier la courbe de croissance avec soin afin de repérer d’éventuelles cassures, c’est-à-dire un arrêt brutal de la croissance. Quelquefois, un traitement médicamenteux (par exemple un traitement aux corticoïdes) sera le responsable.
L’observation de l’enfant est importante pour dépister d’éventuelles malformations. Un nanisme dyshannonieux est plutôt en faveur d’un nanisme hypothyroïdien. L’existence d’une dystrophie des membres inférieurs orientera vers une chondrodystrophie (anomalie de la croissance des cartilages de conjugaison), alors qu’une croissance qui s’arrête brutalement avec un nanisme harmonieux orientera plutôt vers une tumeur du cerveau (crâniopharyngiome).
Une fois que ces affections sont éliminées, on peut se trouver dans le cas d’une petite taille isolée. Si la croissance est régulière, en-dessous de la normale, on se contente de surveiller l’enfant. Si la courbe de croissance est très en-dessous de la taille normale, ou s’il existe une cassure de courbe, on doit faire un bilan approfondi.
TRAITER
Le traitement de ces retards de croissance, lorsqu’ils sont avérés, repose sur l’administration d’hormones de croissance. Ce sont des hormones normalement sécrétées par la glande hypophysaire. Jusqu’à présent, ces hormones étaient extraites de cadavres humains. Depuis quelques années, elles sont entièrement composés par « génie génétique », c’est-à-dire qu’elles sont produites en laboratoire, ce qui diminue sensiblement le risque d’infection éventuelle par un virus contenu dans l’hypophyse prélevée.