L’insuffisance respiratoire obstructive
C’est l’évolution des trois grandes maladies respiratoires : asthme, bronchite chronique, emphysème. La dilatation des bronches peut également évoluer vers ce syndrome. La bronchite chronique est de loin la pause la plus fréquente.
Reconnaître l’insuffisance respiratoire obstructive
Les signes cliniques sont la dyspnée d’effort puis de repos, la cyanose. Il existe souvent un tirage intercostal. La maladie pulmonaire évolue vers l’insuffisance ventriculaire droite réalisant le coeur pulmonaire chronique.
La gazométrie montre une baisse de l’oxygène dans le sang artériel, associée au fur et à mesure de l’évolution à une hypercapnie (augmentation du gaz carbonique). L’exploration fonctionnelle respiratoire confirme le syndrome obstructif qui peut être dans certains cas réversible grâce à l’administration de bronchodilatateurs. L’évolution est dominée par la survenue d’une détresse respiratoire aiguë.
Traiter l’insuffisance respiratoire obstructive
Le traitement est préventif, et consiste à respecter les règles hygiéno-diététiques habituelles. Le traitement de fond nécessite une oxygénothérapie, la kinésithérapie, les bronchodilatateurs, les corticoïdes et les antibiotiques selon les cas.
L’insuffisance respiratoire restrictive
Elle est la conséquence de maladies entraînant une restriction de la capacité vitale.
Les principales causes sont les suivantes :
- altération de la paroi thoracique ou musculaire : traumatisme, scoliose (cause très importante d’insuffisance respiratoire), maladie congénitale ou secondaire à un mal de Pott (tuberculose osseuse touchant les vertèbres), obésité, myopathie, myasthénie.
- atteinte du tissu pulmonaire lésions parenchymateuses diffuses idiopathiques, allergiques, radiothérapiques, secondaires à un cancer ou d’origine toxique. Elles sont aussi liées à des maladies professionnelles, à une maladie de système (sclérodermie, lupus érythémateux disséminé) ou à une sarcoïdose.
- atteinte des centres nerveux traumatisme des vertèbres, maladie de Parkinson, sclérose en plaques, poliomyélite, maladie de Guillain-Barré.
Reconnaître l’insuffisance respiratoire restrictive
Les signes cliniques varient suivant la cause.
- En cas de déformation thoracique comme lors d’une scoliose, ils se manifestent après plusieurs années d’évolution. La dyspnée apparaît à l’effort, puis au repos, avec cyanose et évolution vers l’insuffisance ventriculaire droite.
- La gazométrie montre une baisse de la quantité d’oxygène du sang artériel, et (exploration fonctionnelle un syndrome restrictif avec baisse de la capacité pulmonaire totale. L’évolution est relativement sévère, avec un risque de décompensation asphyxique, en particulier lors d’une surinfection broncho-pulmonaire.
- En cas d’obésité, la surcharge graisseuse entraîne une insuffisance respiratoire avec baisse de l’oxygène artériel et syndrome restrictif. Le syndrome de Pickwick associe une obésité, une insuffisance respiratoire, une cyanose et de brusques accès de somnolence diurnes, qui peuvent survenir n’importe quand et n’importe où. Au cours de ces épisodes de somnolence, on observe une respiration de plus en plus ample, puis un ralentissement suivi d’une pause respiratoire. Le grand risque de ce syndrome est la mort subite, et son diagnostic nécessite un enregistrement de l’activité respiratoire pendant le sommeil.
- En cas de lésions interstitielles diffuses, les signes cliniques sont également représentés par la dyspnée, l’hippocratisme digital, la cyanose.
- Ils sont variables selon le degré d’évolution des lésions. Celle-ci est toujours sévère, sauf dans le cas de la sarcoïdose, qui a un pronostic favorable. Il s’agit d’une maladie granulomateuse, qui, dans sa forme aiguë, réalise le syndrome de Löfgren : érythème noueux, adénopathies hilaires bilatérales, arthralgies.
- Le pronostic des insuffisances respiratoires liées à des atteintes nerveuses centrales dépend du traitement de la maladie elle-même, et non de l’atteinte respiratoire.
Traiter l’insuffisance respiratoire restrictive
- Le traitement préventif :
- traitement des surinfections bactériennes et orales,
- vaccination anti-grippale,
- arrêt du tabac,
- correction chirurgicale des déformations thoraciques (scoliose),
- amaigrissement en cas d’obésité.
- Le traitement curatif :
- mise sous oxygène si la pression partielle en oxygène artériel est inférieure à 55 mm Hg. L’oxygénothérapie doit durer 15 à 18 heures par jour.
- kinésithérapie pour améliorer le drainage des bronches et les mouvements de la cage thoracique.
- bronchodilatateurs et fluidifiants des sécrétions bronchiques.
- il faut pratiquer parfois une trachéotomie, surtout si la maladie évolue vers une insuffisance respiratoire aiguë.