Les différentes classes de médicaments anticancéreux
Les antimitotiques sont des médicaments anticancéreux, utilisés seuls ou en association, dans les chimiothérapies qui composent le traitement des cancers. Depuis la découverte du premier agent anticancéreux, l’arsenal thérapeutique s’est développé, et compte maintenant plus d’une cinquantaine de principes actifs qui peuvent être classés en 5 grandes familles en fonction de leur mode d’action. Ainsi les médicaments anticancéreux sont appelés « alkylants », « intercalants », «scindants », « antimétabolites » ou encore « poisons du fuseau ».
Fondements biologiques de l’action des anticancéreux
Les médicaments anticancéreux visent à lutter contre la prolifération anarchique de cellules qui se différencient des cellules normales par la présence d’anomalies génétiques et fonctionnelles. Cependant, ils ne sont pas suffisamment sélectifs pour épargner les cellules saines. Afin de mieux comprendre comment agissent ces substances, il est important de définir le cycle d’évolution d’une cellule ou « cycle cellulaire ». Chaque cellule de l’organisme suit une évolution cyclique rythmée par la succession de périodes de division cellulaire ou mitose, de production des composants indispensables à sa survie, et de fabrication de matériel génétique ou synthèse d’ADN. Chaque cellule peut aussi sortir de ce cycle et entrer en période de repos dite phase de quiescence. L’effet des médicaments anticancéreux s’exprime essentiellement sur des cellules en prolifération, c’est-à-dire dans le cycle cellulaire, et ils sont sans effet sur les cellules en période de repos. Ainsi, il existe des anticancéreux dits « cycle-dépendants » car ils attaquent les cellules présentes dans le cycle, des anticancéreux dits « phase-dépendants » car ils attaquent les cellules pendant une certaine phase du cycle, enfin ceux dits « non cycle-dépendants » qui peuvent agir sur toutes les populations cellulaires en division. Ceci explique pourquoi, avant l’administration d’un agent anticancéreux phase ou cycle-dépendant, il est indispensable que le maximum de cellules se trouvent en évolution dans le cycle et non pas en période de repos. Certains médicaments anticancéreux permettent de recruter les cellules en période de repos et de les faire entrer dans le cycle, d’autres permettent de bloquer les cellules dans une phase déterminée du cycle. C’est pourquoi la chimiothérapie est basée sur l’association de plusieurs médicaments anticancéreux afin de potentialiser leur action. La séquence de chimiothérapie consiste généralement en l’administration d’un agent qui recrute le maximum de cellules dans le cycle, d’un agent qui les synchronise dans une phase de mitose par exemple et d’un ou plusieurs produits qui agissent sur les cellules bloquées dans cette phase.
Cibles biologiques des médicaments anticancéreux
Les médicaments anticancéreux attaquent les cellules tumorales en prolifération au niveau de différentes cibles. Il existe des agents qui agissent sur l’ADN cellulaire (matériel génétique contenu dans chaque cellule). Les agents « alkylants » induisent une modification chimique des molécules qui entrent dans la composition de l’ADN et entravent sa réplication, ce qui aboutit à la mort de la cellule touchée. Les agents « intercalants » possèdent une structure moléculaire qui leur permet de s’insérer entre les composants de l’ADN et, comme précédemment ils entravent la phase de synthèse d’ADN. Les agents « scindan
Principes de l’association de médicaments anticancéreux
Du fait de la nécessité d’associer plusieurs médicaments anticancéreux pour augmenter l’efficacité du traitement, la fréquence, l’importance et la durée des périodes de rémission pour le patient, sont apparus différents principes régulant le choix d’une polychimiothérapie. Ces principes reposent sur un bénéfice thérapeutique sans majoration des effets indésirables des anticancéreux. Ainsi, dans une chimiothérapie, doivent être associés, des médicaments qui sont actifs individuellement, qui présentent des mécanismes d’action différents, et, qui n’entrent pas en compétition. Les médicaments associés ne doivent pas être sujets aux mêmes mécanismes de résistance, et leurs propres effets secondaires ou toxicités ne doivent pas s’additionner.