Une nouvelle étude vient confirmer les effets du Lévothyrox sur la densité osseuse et le risque de fractures, en particulier chez les seniors. Cet article détaille les découvertes récentes et met en lumière les enjeux liés à la surprescription de ce médicament largement utilisé en France.
Contexte et utilisation du Lévothyrox
Le Lévothyrox est une hormone thyroïdienne de synthèse, prescrite quotidiennement à environ 2 500 000 personnes en France pour traiter l’hypothyroïdie. Ce médicament, dont l’usage s’étend également à la gestion de certains goitres, compense un déficit hormonal susceptible d’engendrer fatigue, troubles cardiaques et variations de poids. Sa popularité repose sur sa capacité à rétablir un équilibre hormonal essentiel, mais son usage n’est pas sans conséquences.
Les risques pour la santé osseuse
Des études antérieures avaient déjà mis en évidence une augmentation du risque de fractures chez les patients traités par lévothyroxine, notamment parmi les personnes âgées. En effet, une recherche canadienne menée il y a une dizaine d’années avait démontré que le risque de fracture était presque doublé chez les sujets sous traitement, et que ce risque persistait jusqu’à six mois après l’arrêt de la médication. Une dose plus élevée impliquait également un risque accru.
Détails de la nouvelle étude
Présentée lors du congrès annuel de la Société nord-américaine de radiologie en novembre 2024, la nouvelle étude confirme le lien entre l’usage de la lévothyroxine et une diminution de la densité osseuse. La Dre Elena Ghotbi, chercheuse à la Johns Hopkins University School of Medicine, a expliqué que « les données indiquent qu’une proportion importante des prescriptions d’hormones thyroïdiennes pourrait être administrée à des adultes plus âgés sans hypothyroïdie ». Cette constatation soulève des interrogations sur l’excès d’hormones, qui semble accroître significativement le risque de fractures.
Conséquences et recommandations
Face à ces résultats préoccupants, il apparaît indispensable de revoir les protocoles de prescription du Lévothyrox chez les seniors. La surprescription expose ces patients à une perte osseuse importante, pouvant conduire à des fractures de fragilité, sources de perte d’autonomie. Les professionnels de santé sont ainsi invités à adopter une approche plus rigoureuse, en vérifiant scrupuleusement le dosage et en évaluant régulièrement la densité osseuse des patients traités.