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Tabac : Dépendance et conséquences

Le tabagisme

Certains auteurs parlent de comportement tabagique, d’autres, comme pour l’alcool, classent le tabagisme en maladie. La consommation de tabac associe en fait les deux éléments avec un comportement variant en fonction des modes et des époques, pouvant devenir pathologique, et ayant pour conséquence une longue liste de maladies souvent graves.

La surmortalité liée au tabac a été mise en évidence par une étude Anglaise en 1956, et confirmée par la suite avec des chiffres alarmants rapportant un risque de décès multiplié par un facteur 3 à 20 et une réduction de 4 à 12 années d’espérance de vie, en fonction de la quantité consommée.

Les campagnes actuelles de dépistage des maladies cancéreuses reflètent les évolutions des comportements tabagiques de la société. On estime nécessaire un recul de 20 ans pour pouvoir juger des conséquences réelles du tabac. Si la consommation des adultes de sexe masculin est stable depuis une vingtaine d’années, celle-ci progresse chez les femmes et les jeunes. La part des fumeurs occasionnels diminue tandis que celle des fumeurs réguliers augmente avec une consommation moyenne estimée à 6 cigarettes par jour.

Le niveau socio-professionnel semble avoir une influence sur le comportement tabagique qui touche en majorité les catégories accumulant les désavantages (logements sociaux, ressources faibles…). A 90%, le tabac est consommé sous forme de cigarettes avec néanmoins une augmentation récente de la part du tabac à rouler et autres formes (prix moindre). La loi Evin du 10 janvier 1991 réglementant l’usage du tabac, a entraîné une diminution de 11.3% de la consommation de cigarettes en France.

La dépendance reste l’élément majeur de ce comportement avec un processus allant de l’initiation à la dépendance proprement dite. Généralement , l’initiation se fait vers l’âge de 13-14 ans, favorisée par les échecs et difficultés scolaires, le besoin d’affirmation de soi, le désir d’indépendance de l’adolescent et le mimétisme collectif. Le tabagisme des proches est un facteur déterminant de la rencontre avec le tabac. La poursuite et l’affirmation du comportement tabagique de l’usager conduit après plusieurs années à la dépendance, induite par la nicotine. L’arrêt du tabac nécessite alors des sevrages longs et coûteux.

Après plusieurs années de consommation, le cortège de maladies apparaît allant des bronchites et sinusites récidivantes au cancer du poumon. Globalement, un fumeur sur deux meurt d’une maladie liée au tabac souvent avant l’âge de 65 ans. Par an, en France, on enregistre 60 000 décès liés au tabac dont 30 000 cancers, 22 000 accidents cardiovasculaires et 8 000 maladies respiratoires. Ces chiffres devraient encore augmenter dans les deux décennies à venir avec une estimation de mortalité de 160 000 individus par an en 2020.

Les pathologies rattachées au tabagisme restent en premier lieu les cancers. Le cancer du poumon avec un risque lié en partie à la quantité mais surtout à la durée d’intoxication, est la première cause de décès par cancer chez l’homme. 85% des cancers bronchiques sont liés au tabac. Cancers de la sphère ORL (bouche, larynx, pharynx…), de l’?sophage, de la vessie et parfois du pancréas sont eux aussi rattachés au tabac. Les molécules cancérigènes sont essentiellement les hydrocarbures (goudrons) et les nitrosamines contenus dans les cigarettes.

Le risque cardiovasculaire est lui aussi majeur. Le risque d’infarctus du myocarde est 2 à 4 fois plus élevé chez le fumeur, celui de l’artériopathie des membres inférieurs avec risque d’amputation est multiplié par un facteur 4 ainsi que les accidents vasculaires cérébraux. Le monoxyde de carbone (CO) et la nicotine en sont responsable.

Le tabagisme est aussi la cause d’insuffisances respiratoires chroniques allant de la toux matinale avec bronchites répétitives à la bronchite obstructive imposant l’oxygènothérapie en permanence. L’ostéoporose, les ulcères d’estomac, les altérations cutanées et capillaires sont d’autres pathologies faisant partie d’une liste non exhaustive de complications.

Le tabagisme passif

Le tabagisme passif est une réalité avec 100 à 200 décès par an. Les risques existent pour le foetus d’une mère tabagique (prématurité, petit poids de naissance…), pour l’enfant avec majoration d’asthme, de sinusites ou otites. Pour les adultes, le risque lié au tabagisme passif est démontré pour l’ensemble des pathologies précitées. C’est pourquoi de nombreuses politiques de lutte sont menées. La politique des prix, la protection des non fumeurs l’éducation et l’information du public ainsi que l’interdiction de toute publicité sont des actions en permanence développées. La promotion des programmes de sevrage est un élément important de la lutte avec l’apparition de nombreux produits de substitution. Les consultations de lutte anti-tabac se multiplient dans les hôpitaux et les médecins de ville se sensibilisent au problème en offrant de nombreuses solutions. Chaque fumeur a besoin d’une écoute et d’une aide personnalisée ainsi qu’un encadrement médical pour faire disparaître de son comportement la consommation de tabac.

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