L’agranulocytose est une disparition ou une diminution importante du nombre de globules blancs polynucléaires dans le sang due le plus souvent soit à une intoxication ou à une allergie médicamenteuse, soit aux radiations ionisantes.
COMPRENDRE
Les polynucléaires font partie de la lignée granulocytaire. La majorité des polynucléaires sont des polynucléaires neutrophiles, qui ont une action anti-infectieuse. Une agranulocytose est un taux de polynucléaires neutrophiles inférieur à 0,3 à 0,5 x 10 /litre. Une neutropénie est un taux de polynucléaires neutrophiles inférieur à 1,5 à 2 x 10 /litre. Il existe des formes aiguës ou chroniques, constitutionnelles ou acquises, centrales ou périphériques. Mais il suffit de savoir que toute agranulocytose ou neutropénie isolée doit faire pratiquer un myélogramme pour éliminer une pathologie maligne.
RECONNAÎTRE
Les signes cliniques débutent brutalement par des signes d’infection : angine, fièvre, septicémie, pneumonie, infection urinaire, abcès.
La numération-formule sanguine montre une agranulocytose isolée, les autres lignées sont normales.
Le myélogramme montre une lignée granuleuse absente ou bloquée au stade de promyélocyte.
Les neutropénies non médicamenteuses sont en grande majorité dues à une cause infectieuse. Les causes bactériennes sont la typhoïde, la brucellose, la tuberculose. Les causes virales sont la mononucléose infectieuse, l’hépatite virale C, la rougeole, la rubéole. Les causes parasitaires sont le paludisme, la toxoplasmose, la rickettsiose, le Kala-Azar.
D’autres causes sont possibles : maladie de Biermer, dialyse rénale, alcoolisme. Le diagnostic se fait sur la numération formule sanguine. Elles n’entraînent pas de manifestations cliniques. Le myélogramme n’est alors pas nécessaire.
TRAITER
L’agranulocytose médicamenteuse nécessite un traitement à cause de ses manifestations cliniques. Ce traitement repose bien évidemment sur l’arrêt du médicament supposé responsable. Une hospitalisation est nécessaire, dans un service spécialisé où l’on peut être placé en chambre stérile. On traite ensuite, après les prélèvements biologiques pour identifier le microbe responsable de l’infection, par antibiotiques ou par antifongiques (contre les mycoses). On peut transfuser des concentrés leucocytaires (concentrés de globules blancs). Il faut interdire définitivement le médicament responsable au patient.